

UN MUSEE DU BETSILEO
III
Mars
-
Avril
-
2017
Nanta Péguy est originaire de Fianarantsoa. Elle souhaite créer un “musée du Betsileo” dans l’esprit de préserver et de
promouvoir la culture et le patrimoine de cette région. Nous l’avons interrogée sur ce projet.
Quel est le point commun entre le ‘horija’, le ‘kidodo’, le vin gris, le ‘varamba’ et un ‘mille-bandes’ ?
Chacun de ces éléments est un des reflets du pays betsileo.
Les régions malgaches ont toutes leurs particularités culturelles. Et elles ont toutes aussi, souvent, des difficultés à entretenir ces
particularités, qui se perdent en raison d’une uniformisation culturelle venue d’Occident.
Ce constat, Nanta Péguy l’a fait. Elle a vécu pendant 25 ans dans la région de Fianarantsoa. C’est là son ‘
tanindrazana’
. En 2005, elle a quitté le
pays pour s’installer en France. Et, à chaque fois qu’elle a pu revenir à Fianarantsoa, elle a senti combien certaines des particularités de sa
région d’origine tendaient à disparaître. Disparaître du paysage et disparaître des mémoires.
Cette situation la désole d’autant plus qu’en France et plus largement en Europe, des nombreux efforts sont entrepris pour préserver le
patrimoine, et le promouvoir.
Dire qu’à Madagascar, la défense de la culture n’est pas une priorité est malheureusement une évidence. Les priorités sont ailleurs : riz, eau,
électricité, école, santé. De nombreuses initiatives existent pour tenter de répondre à ces priorités. Sans minimiser ces besoins, Nanta veut
apporter une contribution différente. «
Pour moi, un pays qui ne protège pas son patrimoine aura du mal à se développer
», assure-t-elle.
Pourquoi un musée à Fiananrantsoa ?
«
Si cela ne tenait qu’à moi,
affirme Nanta
, je ferais un lieu dédié aux traditions de toutes les régions de Madagascar, mais je sais qu’il faut savoir
démarrer petit, quitte à s’agrandir ensuite
. » C’est donc un “musée du Betsileo” qui va voir le jour. La jeune femme, juriste de formation,
longtemps journaliste à Madagascar, n’a pas, à proprement parler, d’expérience dans les projets culturels. Mais elle s’est formée à la gestion
de projets via des cours sur internet. Et surtout, elle a l’envie d’agir pour son pays d’origine.
En 2015, elle s’est lancée dans la gestion à distance d’une petite exploitation agricole familiale à Talata-Ampano, une ville située à 17 km au
sud de Fianarantsoa. (Page Facebook « Nanta Paysanne »). Plus d’une dizaine de personnes vivent, directement ou indirectement, grâce à ce
projet. «
Cette exploitation agricole est pour moi une façon de participer au développement de Madagascar
. »
Il y a quelques mois, Nanta a
découvert un appel à projets lancé par
l’Organisation international de la
Francophonie (OIF). Cette initiative de
l’OIF a aussitôt réveillé chez la jeune
femme, son projet de musée. Elle a
envoyé son dossier, qui a été
présélectionné. Reste désormais à
boucler le financement. Pour ce faire,
Nanta a lancé une campagne de
financement participatif (« musée du
betsileo », sur le site
Ulule.com).
Chacun est invité à apporter une
contribution financière.
«
Chaque participation est importante
,
insiste Nanta. ‘
Ce sont les petits
ruisseaux qui font les grandes rivières
’. »
Si la collecte est un succès, ce “musée
du Betsileo” verra le jour en 2018.
Le projet d’une jeune Fianaroise de France
Une jeune Fianaroise de France s’engage pour la promotion de la culture Betsileo