Je suis né le 07 juillet 1963 à Ejeda (Toliara) d’un père catholique et d’une mère luthérienne. Je suis 2è d’une fratrie de 13 enfants. J’ai suivi une scolarité classique jusqu’au baccalauréat (série D). C’est en fréquentant un groupe de prière du collège des Frères du Sacré- Cœur, où je suivais toute ma scolarité, que j’ai choisi de devenir religieux. C’est ainsi que j’ai frappé à la porte des Pères assomptionnistes pour un essai de vie religieuse pendant deux années(postulat et noviciat). On m’a admis à faire la première Profession religieuse au bout de cette période de probation: c’était le 11 octobre 1984 à Toliara. Donc, je suis d’abord Religieux (bonne soeur au masculin!) avant d’être prêtre. Ensuite, ma congrégation m’a envoyé à l’Institut catholique d’Antananarivo pour y poursuivre mes études de philosophie et de théologie. Une assez longue formation qui m’a amené jusqu’à l’ordination presbytérale, le 15 août 1992. Je suis resté une année encore à Antananarivo pour rédiger un mémoire de maîtrise en théologie, tout en exerçant en paroisse le week-end et assurant l’aumônerie du primaire et du secondaire (1 er cycle) au Collège des Frères du Sacré-Cœur (ESCA). Après la maîtrise, mes Supérieurs m’ont envoyé faire la Pastorale dans le diocèse de Toliara. Mais l’expérience n’a duré que 10 mois, car ils m’ont déjà demandé de faire les démarches administratives nécessaires pour venir en France et suivre une spécialisation en œcuménisme à l’Institut catholique de Paris. C’est ainsi que je suis arrivé en France le 18 Septembre 1994 pour un séjour de 3 ans. A l’époque je vivais en communauté à Paris. Après la maîtrise, option œcuménique, à l’Institut supérieur des études œcuméniques de Paris (ISEO) et une Capacité doctorale, je suis retourné à Madagascar en Octobre 1997 pour enseigner l’ecclésiologie au Grand-Séminaire de Fianarantsoa. Parallèlement à l’enseignement j’étais responsable d’un secteur pastoral (composé d’une vingtaine de communautés chrétiennes) dans la banlieue de Fianarantsoa (Secteur pastoral de Nasandratrony). Mais là encore l’expérience comme professeur d’ecclésiologie et de responsable de secteur pastoral n’a duré que deux ans et demi, car il fallait revenir en France pour continuer ma thèse de doctorat en théologie, laquelle thèse n’est pas d’ailleurs arrivé à terme. Dès le mois d’octobre 2000, donc, je reviens en France et débarque dans l’Essonne. Et j’étais déjà impliqué depuis quelques années dans la pastorale au sein du diocèse d’Evry, quand j’ai reçu ma nomination comme aumônier national des communautés catholiques malgaches de France, le 1 er octobre 2007 (mais ce n’est pas le lieu ici d’en dresser déjà le bilan).

Merci, Seigneur, de m’avoir conduit jusqu’à ici !

Dès mes premières années de formation comme Religieux, je croyais, d’une manière un peu naïve peut-être, que tout irait bien, comme sur des roulettes. Mais très vite, trois ans après ma première profession religieuse, la sécheresse spirituelle a failli me faire tout laisser tomber, s’il n’y avait pas eu les conseils salutaires d’un confrère à qui je m’étais confié, en lui partageant mes doutes et craintes pour la poursuite de la vie religieuse jusqu’à la prêtrise. Je suis finalement resté, mais les problèmes recommençaient de plus belles. Malgré cela, ma force était dans la prière, mine de rien. En effet, ma fréquentation d’un groupe de prière, quand j’étais élève au collège des Frères du Sacré-Cœur à Tuléar, m’a permis de tisser une relation personnelle avec le Seigneur, et quelquefois mes prières prennent un ton qui friserait l’insolence, sinon le blasphème chez d’autres personnes. Mais, c’est ainsi ! C’est ma façon de prier, quand je suis seul avec le Seigneur, dans la joie comme dans la peine. Et si je n’ai pas pris de devise pour mon ordination presbytérale, il y a 25 ans, c’est que depuis ma fréquentation de ce groupe de prière au collège sacré-coeur de Tuléar jusqu’à aujourd’hui encore, je reste habité par une confiance au Seigneur, inspirée du Psaume 138, 10 : » Ta main me conduit, ta droite me saisit… » Mais le Seigneur a agi aussi à travers des personnes concrètes en ma faveur : une fois avec tel ou tel confrère, une autre fois avec mon accompagnateur spirituel, une autre fois encore avec un ami ou ma famille. Tout en gardant un petit coin de mon « jardin intérieur » pour moi, je me suis très vite rendu compte que je ne pourrais faire face, seul, à mes problèmes sans les partager avec d’autres personnes de confiance. Simplement et de façon sincère ! Aujourd’hui, j’ai presque honte de dire que je célèbre 25 ans de ministère presbytéral. Ce serait trop prétentieux ! En faisant une relecture de ma vie, c’est 25 ans de la fidélité et de la miséricorde de Dieu dans ma vie que je célèbre. Je ne dis pas cela pour faire l’humble, mais il s’agit vraiment d’une conviction profonde : Dieu écrit droit avec des lignes courbes ! En revanche, je suis fier de dire que je célèbre mes 25 ans de prêtrise à l’Assomption, une famille religieuse à laquelle j’appartiens et que j’aime. Oui, je jubile aujourd’hui de constater, malgré les difficultés, que je fais toujours partie de cette famille spirituelle. Aujourd’hui je suis transféré à la Province de France, depuis quelques années. Et si je fais le compte, 4/5 de mes 25 ans de mon ministère presbytéral aura été passé dans l’Hexagone (de 1994 … 2017), dont 16 années dans le diocèse d’Evry. Mais mon cœur garde toujours Madagascar, mon pays d’origine, sur un trône royal; tout en sachant qu’appartenant à une Congrégation religieuse, je suis appelé à travailler en dehors de mon pays. Et la preuve !

Montpellier, ce 26 mai 2017

Père Alphonse ZAFIMAHAKOKO, a.a