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DÉCOUVERTE DE LA VOCATION PRESBYTÉRALE

Avril

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Mai

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Juin

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2017

OlomBaovao N°115

1

Je suis né le 07 juillet 1963 à Ejeda (Toliara) d’un père catholique et

d’une mère luthérienne. Je suis 2è d’une fratrie de 13 enfants. J’ai

suivi une scolarité classique jusqu’au baccalauréat (série D). C’est en

fréquentant un groupe de prière du collège des Frères du Sacré-

Cœur, où je suivais toute ma scolarité, que j’ai choisi de devenir

religieux. C’est ainsi que j’ai frappé à la porte des Pères

assomptionnistes pour un essai de vie religieuse pendant deux

années(postulat et noviciat). On m’a admis à faire la première

Profession religieuse au bout de cette période de probation: c'était le

11 octobre 1984 à Toliara. Donc, je suis d'abord Religieux (bonne

soeur au masculin!) avant d'être prêtre.

Ensuite, ma congrégation m’a envoyé à l’Institut catholique

d’Antananarivo pour y poursuivre mes études de philosophie et de

théologie. Une assez longue formation qui m’a amené jusqu’à

l’ordination presbytérale, le 15 août 1992. Je suis resté une année

encore à Antananarivo pour rédiger un mémoire de maîtrise en

théologie, tout en exerçant en paroisse le week-end et assurant

l’aumônerie du primaire et du secondaire (1

er

cycle) au Collège des

Frères du Sacré-Cœur (ESCA). Après la maîtrise, mes Supérieurs

m’ont envoyé faire la Pastorale dans le diocèse de Toliara. Mais

l’expérience n’a duré que 10 mois, car ils m’ont déjà demandé de

faire les démarches administratives nécessaires pour venir en France

et suivre une spécialisation en œcuménisme à l’Institut catholique de

Paris.

C’est ainsi que je suis arrivé en France le 18 Septembre 1994 pour un

séjour de 3 ans. A l’époque je vivais en communauté à Paris. Après

la maîtrise, option œcuménique, à l’Institut supérieur des études

œcuméniques de Paris (ISEO) et une Capacité doctorale, je suis

retourné à Madagascar en Octobre 1997 pour enseigner

l’ecclésiologie au Grand-Séminaire de Fianarantsoa. Parallèlement à

l’enseignement j’étais responsable d’un secteur pastoral (composé

d’une vingtaine de communautés chrétiennes) dans la banlieue de

Fianarantsoa (Secteur pastoral de Nasandratrony). Mais là encore

l’expérience comme professeur d’ecclésiologie et de responsable de

secteur pastoral n’a duré que deux ans et demi, car il fallait revenir

en France pour continuer ma thèse de doctorat en théologie, laquelle

thèse n'est pas d'ailleurs arrivé à terme. Dès le mois d'octobre 2000,

donc, je reviens en France et débarque dans l'Essonne. Et j'étais déjà

impliqué depuis quelques années dans la pastorale au sein du

diocèse d'Evry, quand j'ai reçu ma nomination comme aumônier

national des communautés catholiques malgaches de France, le 1

er

octobre 2007 (mais ce n'est pas le lieu ici d'en dresser déjà le bilan).

Merci, Seigneur, de m'avoir conduit jusqu'à ici !

Dès mes premières années de formaton comme Religieux, je croyais,

d’une manière un peu naïve peut-être, que tout irait bien, comme sur

des roulettes. Mais très vite, trois ans après ma première profession

religieuse, la sécheresse spirituelle a failli me faire tout laisser

tomber, s’il n’y avait pas eu les conseils salutaires d’un confrère à qui

je m’étais confié, en lui partageant mes doutes et craintes pour la

poursuite de la vie religieuse jusqu'à la prêtrise.

Je suis finalement resté, mais les problèmes recommençaient de plus

belles. Malgré cela, ma force était dans la prière, mine de rien. En

effet, ma fréquentation d’un groupe de prière, quand j’étais élève au

collège des Frères du Sacré-Cœur à Tuléar, m’a permis de tisser une

relation personnelle avec le Seigneur, et quelquefois mes prières

prennent un ton qui friserait l’insolence, sinon le blasphème chez

d’autres personnes. Mais, c’est ainsi ! C’est ma façon de prier, quand

je suis seul avec le Seigneur, dans la joie comme dans la peine. Et si

je n'ai pas pris de devise pour mon ordination presbytérale, il y a 25

ans, c'est que depuis ma fréquentation de ce groupe de prière au

collège sacré-coeur de Tuléar jusqu'à aujourd'hui encore, je reste

habité par une confiance au Seigneur, inspirée du Psaume 138, 10 :"

Ta main me conduit, ta droite me saisit..."

Mais le Seigneur a agi aussi à travers des personnes concrètes en ma

faveur : une fois avec tel ou tel confrère, une autre fois avec mon

accompagnateur spirituel, une autre fois encore avec un ami ou ma

famille. Tout en gardant un petit coin de mon « jardin intérieur »

pour moi, je me suis très vite rendu compte que je ne pourrais faire

face, seul, à mes problèmes sans les partager avec d’autres personnes

de confiance. Simplement et de façon sincère !

Aujourd’hui, j’ai presque honte de dire que je célèbre 25 ans de

ministère presbytéral. Ce serait trop prétentieux ! En faisant une

relecture de ma vie, c’est 25 ans de la fidélité et de la miséricorde de

Dieu dans ma vie que je célèbre. Je ne dis pas cela pour faire

l’humble, mais il s’agit vraiment d’une conviction profonde : Dieu

écrit droit avec des lignes courbes ! En revanche, je suis fier de dire

que je célèbre mes 25 ans de prêtrise à l’Assomption, une famille

religieuse à laquelle j'appartiens et que j’aime. Oui, je jubile

aujourd’hui de constater, malgré les difficultés, que je fais toujours

partie de cette famille spirituelle.

Aujourd’hui je suis transféré à la Province de France, depuis

quelques années. Et si je fais le compte, 4/5 de mes 25 ans de mon

ministère presbytéral aura été passé dans l’Hexagone (de 1994 …

2017), dont 16 années dans le diocèse d'Evry. Mais mon cœur garde

toujours Madagascar, mon pays d’origine, sur un trône royal; tout en

sachant qu'appartenant à une Congrégation religieuse, je suis appelé

à travailler en dehors de mon pays. Et la preuve !

Montpellier, ce 26 mai 2017

Père Alphonse ZAFIMAHAKOKO, a.a