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MERVEILLE D’« ÊTRE »,

MERVEILLE D’« AGIR » !

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OlomBaovao N°115

«

Le Seigneur fit pour moi des merveilles

»

c’est ainsi que Marie notre mère et mère de l’humanité

chante la louange du Seigneur et nous trace le chemin, le vrai, celui de l’espérance.

Mais en s’engageant dans ce chemin ne pourrions-nous pas nous aussi nous interroger sur la

merveille que le divin créateur a fait de nous ?

Sommes-nous conscients de la merveille d’« être » des humains occupant une place à part dans la

création ? Car c’est quoi « être » tout en sachant que cette existence est limitée dans le temps, que

les humains sont les seuls êtres à éprouver l’angoisse de la mort, et que l’homme est le seul ETRE

à avoir la conscience d’

« être »

. Alors suffit-il d être une merveille de la création ou faut-il être

pour agir ?

Schopenhauer écrit : « l’ émerveillement constant de l’espèce humaine devant le cycle de la vie la

pousse à chercher des réponses à la question pourquoi elle existe et pourquoi elle lutte avec la

certitude d’être vaincue », sauf qu’on peut dire aussi que l’homme « est » par ce qu’il fait, c’est-à-

dire par son

« agir ».

Cette place particulière nous la devons à une merveille dont le Seigneur nous a pourvus,

merveilleux outil nous permettant d’agir pour faire le bien, (mais hélas aussi le mal) c’est le

langage.

C’est le langage articulé qui ouvre notre cerveau à la pensée, puis de transmettre la pensée par tout

un système de communication et partant d’accroître la connaissance et de la développer ; de créer

des concepts au-delà des simples besoins vitaux, d’inventer d’autres véhicules de l’agir et de la

réflexion comme la science, les Arts sous toutes leurs formes, les lettres comme sublimation du

langage, bref de créer des

civilisations

qui nous élèvent comme l’écrit le poète Baudelaire :

« Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, des montagnes, des bois, des nuages, des mers. Par

delà le soleil, par delà les éthers, par delà les confins des sphères étoilées, mon Esprit tu te meus

avec agilité »…

Toutefois créer des civilisations implique d’agir pour les défendre car elles sont mortelles et

l’Histoire prouve qu’elles cèdent devant la barbarie. Ainsi en est-il de la France à qui Jean Paul II

avait un jour posé la question :

« France fille aînée de l’Eglise, qu’as-tu fait des promesses de ton Baptême »

? Que devient ce pays

phare de la chrétienté qui après avoir résisté victorieusement à tant de fléaux ne semble plus en

mesure de transmettre car il a vilipendé ses enracinements et son goût du sacré. L’église au

centre du village tombe souvent en ruine et ne fédère plus son

peuple

désormais remplacé par

une

population

, autrement dit le

qualitatif

a disparu au profit du

quantitatif.

Qu’a donc fait la

France de la merveille que le Seigneur fit pour elle ?

Une quantité qui éclate en multiples communautés d’appartenance vivant au présent, rien qu’au

présent, sans aucun sens de la continuité historique. Le sens du sacrifice au nom de l’intérêt

général n’appartient plus qu’au musée des souvenirs. Les idéaux supérieurs pour lesquels il

fallait savoir mourir sont devenus des slogans réactifs et démagogiques pour sauvegarder ce

qu’on appelle vulgairement la paix sociale. Les luttes d’aujourd’hui ne se font plus que pour

l’attribution de nouveaux droits, toujours des droits, à des minorités disparates périodiquement

coalisées par l’irrépressible manie de contester, ignorant superbement qu’un droit est la

contrepartie d’un devoir. Les homériques combats d’autrefois pour conquérir la liberté ou la

démocratie, ne mobilisent plus que pour faire triompher le « Moi » dans une

société de plus en plus individualiste confondant l’ hédonisme débridé et

l’égalitarisme avec l’égalité.

Cette crise de la culture que nous vivons ici touche-t-elle aussi Madagascar ?

Peut-être dans une certaine mesure ; aussi avons-nous plus que jamais besoin

de confier à la Mère du Christ pour qui « le Seigneur fit des merveilles » ce

cher pays pour qu’après la pénombre du crépuscule elle y fasse poindre la

lumière de l’aurore.

Grégoire ANDRIANTSALAMA

LE SEIGNEUR FIT POU

NOUS AVONS VU

Le don d ' éme r ve i l l emen t e s t

indispensable à une qualité de vie

simplement humaine.

L'émerveillement est l'antidote contre

notre « penchant » à toujours voir le

négatif voire l’accusation. Mais, d’une

manière plus nécessaire encore, il

constitue une dimension même de la

foi . Et d’abord une dimension du

regard que la foi porte sur notre vie,

sur les autres.

Nous sommes en émerveillement

encore si nous acceptons de reconnaître

que tout ce qui se passe de positif, que

nous admirons dans notre vie, autour

de nous, ne vient pas de notre propre

mérite mais nous a été donné. A chacun

de mettre un nom à ce don reçu qui fait

partie des merveilles de la vie.

La vie n’est pas toujours merveilleuse

mais nous croyons en sa force , à sa

puissance . «

La foi n'est pas une

lumière qui dissiperait toutes les

ténèbres, mais la lampe qui guide nos

pas dans la nuit

»

nous dit le Pape

François dans l’encyclique « la lumière

de la foi ». Mais n’est-ce pas déjà

merveilleux d'avoir une lampe quand

on est dans le noir ?

PETITES CHOSES

Nous te rendons grâce, Seigneur , pour

tes merveilles, nous Te disons : Merci :

pour tout ce qui se dit, pour tout ce qui

se fait, mais qui ne se voit pas , Merci

pour les petites choses de la vie , celles

que personne ne remarque, celles que

l'on soupçonne à peine, Merci pour le

geste gratuit, un sourire, une poignée

de main, une tape sur l'épaule.

Merci pour le silence gardé aux portes

de la révolte . Pour le pardon donné au