Previous Page  5 / 16 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 5 / 16 Next Page
Page Background

L’EPIDEMIE DE PESTE

A MADAGASCAR

3

Octobre - Novembre - Décembre - 2017

Elle est arrivée à Madagascar en 1898 et grâce aux efforts de

désinsectisation et de dératisation, elle a été plus ou moins contenue

jusqu’en 1980. Elle a totalement disparu en Europe et les 3 pays

d’endémie qui restent sont Madagascar, la République

démocratique du Congo et le Pérou. Elle touche surtout les hautes

terres centrales à plus de 800m d’altitude. Chaque cas suspect de

peste doit être déclaré et être accompagné de prélèvement

biologique pour la confirmation. Elle présente chaque année une

recrudescence saisonnière entre le mois de septembre et le mois

d’avril. Elle est due à une bactérie appelée

Yersinia Pestis.

La peste est une maladie endémique, infectieuse et contagieuse à Madagascar, c’est –à-dire qu’elle a toujours existé, mais

sous sa forme habituelle bubonique ; mais cette année 2017, elle est épidémique sous la forme peste pulmonaire. Dans cet

article, notre Magazine OLOMBAOVAO vous aide à comprendre cette maladie.

Elle se présente sous 3 formes :

La peste bubonique :

Le malade a de

la fièvre et des bubons (gonflements

au niveau des ganglions (axillaire

(ambany helika) inguinal et crural

(foto-pe) cervical (hatoka sy tenda)

crural et qui finissent par éclater ).

C’est une zoonose, c’est-à-dire une

maladie de l’animal (le rat) qui se

transmet à l’homme par la piqûre

d’une puce (parasy) ; il n’y a pas de

contamination inter humaine dans ce

cas.

La peste pulmonaire :

la plus

dangereuse en terme de contagion. La

plupart du temps, c’est une peste

bubonique mal soignée qui atteint les

poumons. Le malade a de la fièvre,

tousse, a mal à la poitrine et a des

crachats avec du sang. Elle se

transmet alors d’homme à homme par

la toux et les crachats... Comme c’est

une forme inhabituelle, un seul cas

représente déjà une épidémie. Le 1

er

cas de peste pulmonaire qui a tué

quelqu’un à Madagascar a été signalé

le 23 août 2017.

La forme septicémique :

tout le sang

du malade est rempli du microbe, c’est

la phase avant la mort.

Définition de cas (adapté à partir des recommandations de l’OMS,

2006)

Cas suspect de peste : toute personne présentant un tableau clinique

évocateur de la peste avec un contexte épidémiologique favorable

(contact de personnes infectées ou décès successifs au sein d’une

même famille, résidence ou voyage en zone endémique ou notion de

mortalité murine (mort de rat) ou évidence de piqûre de puces dans

les 10 jours précédents). La peste est mortelle si elle n’est pas

soignée ; c’est ainsi qu’elle a éliminé des centaines de milliers de

morts au 19 è siècle et à Madagascar au début du siècle dernier.

Les derniers cas de peste pulmonaire datent d’ailleurs de cette

époque ; depuis la découverte des antibiotiques, elle ne tue plus

autant. Il est évident que la peste pulmonaire est la forme la plus

dangereuse car il suffit que quelqu’un (malade) tousse à moins de 2

mètres pour contaminer toutes les personnes autour de lui, et elle

tue en 48 h si elle n’est pas soignée.

Quelques mesures de PREVENTION

Les mesures de grand-mère

: ail, tisanes, etc ne servent à rien.

Maintenir les milieux d’habitations sains et propres pour éliminer rats

et puces: débroussaillage, nettoyage régulier, désinsectisation, gestion et

traitement adaptés des ordures ménagères.

Désinsectiser la maison et les alentours de la maison. Une fois les

alentours désinsectisés.

Garder la maison et ses alentours propres, ne pas jeter les détritus

partout mais uniquement dans les poubelles appropriées, pour éviter la

prolifération des rats.

Eviter les endroits fermés et sans aération, éviter également les endroits

contenant beaucoup de monde.

Suspendre certains rites funéraires lorsqu’il s’agit d’une personne

décédée de la peste, pour limiter la contamination et / ou propagation du

microbe.

Eviter de manipuler des cadavres de rats et d’hommes .

Se protéger contre les piqûres de puces.

Eviter d’être en contact avec un malade suspect .

Eviter les crachats (ne pas avoir honte de mettre un masque : c’est ta vie

qui est en danger !).

Se rendre impérativement et immédiatement au centre de Santé en cas

de signes suspects ou dès l’apparition de signes douteux tel que de fortes

fièvres. Informer les autorités en cas de maladies ou décès suspects.

LE TRAITEMENT

Mesures d’isolement

Les antibiotiques sont efficaces quand elles sont prises à temps.

VACCIN

Il n’ y a pas encore de vaccin contre la peste

surtout la peste pulmonaire !

Dr.

Fara RASOLOJAONA